Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 28 juin 2006

"L'attente est plus dure à supporter que le feu." Proverbe arabe

samedi, 24 juin 2006

Dans la tourmente

Nue, indécente, ruisselante, frissonnante sur la pierre glaciale, je me livre sans résistance au courroux de l'orage. Ses dizaines de lames effilées aiguillonnent tout mon corps et le secouent maintenant d'un grelottement convulsif continu. Ses perles glacées me forcent à fermer les yeux et la flagellation n'en est que plus cruelle. Chaque goutte est imprévisible, une tentation, un martyre. Où va-t-elle éclater? Où coulera-t-elle ensuite? Leur accumulation est comme les dards d'un essaim d'abeilles mélangés à des caresses de miel. Supplice ultime, torture aléatoire. L'ouragan est un amant inventif et explorateur, mais ne me laisse guère le temps de mémoriser les zones érogènes qu'il me fait découvrir, j'ai à peine le temps de me demander si c'est votre volonté qui le guide et l'inspire à ce point, entre extase et horreur...Une larme vient d'échouer sur mes lèvres et coule doucement dans ma bouche, éveillant une soif nouvelle. Alors je l'ouvre cette bouche pour apaiser sa brulure, mais la pluie, de plus en plus vicieuse, se dérobe et vient plutôt transpercer d'autres points sensibles. C'est alors que je perçois votre pensée, limpide..."Et si elle s'écrase ici, juste ici, qu'est ce que ca vous fait? Et là juste là, c'est mieux? Moins bien?". Ne voyez-vous donc pas que je ne suis qu'une transe, que le spasme n'offre aucun répit, que j'ai dépassé le stade de l'analyse et que je ne suis plus qu'instinct animal retenu sur cette pierre par le seul pouvoir de la Première Incantation. Vous voulez que je survive au Rituel m'a-t-on laissé entendre, mais mon désir de vivre m'abandonne un peu plus à chaque pic gelé! Je me laisse dériver, je perds pieds, j'entre dans une demi-conscience... Entre vie et mort, malgré les mugissements des éléments et le fracas des cascades d'eau qui tombe de l'étoile, j'entends soudain des pas...comme une nouvelle musique...

 

jeudi, 22 juin 2006

Attente

Attente
Photo © Ixéo 2006
 

On dirait que le Rituel arrête le temps. C'est heureux, parce que si le temps n'était pas suspendu, si le temps s'écoulait normalement, la Grande Prêtresse serait en retard. Mais ici, au coeur du Rituel, le temps est suspendu, le temps ne s'écoule pas normalement, et la Grande Prêtresse n'est pas en retard, la Grande Prêtresse se fait seulement attendre, elle fait désirer son indispensable présence...
 

Les brumes des Marais qui ont envahi mon cerveau s'épaississent et tourbillonnent. Cette danse impalpable oriente le cours de ma méditation et de ma contemplation. Les archives et le Statisticien du Rituel sont d'accord : vous êtes la mille soixante sixième victime connue du Rituel; vous serez la cinq cent quatre vingt quatorzième à y survivre, puisque j'ai décidé que vous survivrez; il y a aussi cette troisième statistique qui m'a troublé et à laquelle je ne veux pas penser. Pas pour le moment...
 

Les brumes des Marais ont installé un nouveau décor peuplé de fleurs rouge sang et de statues blêmes, torturées. Les brumes sont folie, mais les brumes sont sages aussi : cette illusion est l'écrin parfait pour votre corps pâle, étendu sur cet autel froid comme la Mort, pour vos seins lourds frappés par la pluie, pour vos jambes qui pendent de part et d'autre du bloc de pierre noire, pour votre sexe ainsi exposé. Vous êtes indécente à l'extrême, et je comprends que cette indécence est la deuxième des Conditions obscures dont parlent les livres. La première Condition étant, bien entendu, votre consentement sans faille...
 

Je soupçonne que la Grande Prêtresse n'est pas étrangère au déluge de pluie battante qui fouette littéralement votre corps. Je la connais bien, mais l'étendue de ses pouvoirs me reste inconnue, ce qui rend très relative sa soumission de principe à mon pouvoir. Elle prolonge l'attente, et moi je prolonge ma contemplation de votre indécence. Sa connaissance du Rituel serait-elle plus intime que la mienne ? Elle semble n'avoir que trente ans, mais pourrait aussi bien en avoir trois cents, ou trois mille... L'attente serait-elle la troisième Condition ?
 

Influencées ou non par les brumes, mes pensées et ma volonté commencent à se focaliser intensément sur votre corps. Je me demande si vous ressentez particulièrement, différemment celles des larges gouttes d'eau glacée qui frappent précisément votre sexe, celles qui s'abattent et ruissellent sur vos seins, celles qui......... J'entends des pas. En même temps, je sens l'emprise des brumes des Marais sur mon esprit se relâcher et j'ai la très nette et étrange sensation de reprendre le contrôle...

mardi, 20 juin 2006

Le Rituel peut commencer...

Nue (faut-il le preciser?) sur la pierre sombre et glaciale, j'attends votre bon vouloir...

Le froid humide me penetre et couvre mon corps de frissons, pointant mes seins lourds vers l'ouverture en etoile du plafond de la nef au dessus de moi. Le rayon de lune qui la traverse illumine mes formes alanguies d'une aura livide accentuant encore la paleur d'albatre de mon epiderme. Mes yeux s'evanouissent dans la clarete de l'astre de la nuit.

J'attends votre bon vouloir...Pourquoi m'avoir choisie? Il vous aurait ete si facile de ceder a la tentation de la jeunesse, de la fraicheur, de la beaute, de l'innocence. Que croyez-vous donc que je puisse apporter au Rituel ? Qu'esperez-vous de moi? Pourquoi atermoyer plus longtemps l'ineluctable?

J'attends votre bon vouloir...Je sens votre regard possessif et animal jouir du suplice de cette interminable temporisation. Je voudrais vous hair, vous fuir, vous laisser la, seul, faire face aux obligations de votre Charge et de votre Rang. Mais je ne le peux, ma volonte est deja assujettie a la puissance mystique du Rituel dont vous retardez encore l'avenement.

J'attends votre bon vouloir...Une douce torpeur m'envahit lorsque la Premiere Incantation, The Storm Makers song, s'eleve mysterieusement du coeur de l'autel et monte jusqu'a l'etoile. Mes sens s'engourdissent et s'aiguisent, mon esprit s'evapore, s'envolant avec les notes envoutantes de la melopee. Je ne devrais pas me soumettre ainsi a votre volonte. Dehors, le Prince m'attend. Comment me soustraire a votre caprice alors que les echos lancinants du chant mysterieux m'attachent a la pierre glaciale plus surement qu'une chaine?

J'attends votre bon vouloir...Un gros nuage repond a l'Incantation et vient occulter l'astre de la nuit. L'orage eclate dans un fracas d'eclairs et de tonnerre. Quelques grosses goutes glacees s'ecrasent sur mes seins, mon ventre, mes cuisses et me font sursauter.  Et puis, c'est le deluge. Mon corps se tord sous les assauts repetes de la pluie drue et vive, et un rideau d'eau s'ecoule de l'etoile du plafond tout autour de l'autel. Je devine votre aura puissante de l'autre cote de l'ecran liquide.

Nue sur la pierre sombre et glaciale, ruisselante, fouettee par l'ondee,  j'attends votre bon vouloir...

Le Rituel peut s'accomplir...

vendredi, 09 juin 2006

Le Rituel

Le Rituel

En d'autres lieux, cet édifice serait appelé cathédrale. Dans ce monde, il est le siège de mon pouvoir, symbole du Rang et de la Charge, il est aussi l'écrin du Rituel, raison pour laquelle je l'ai bâti au coeur des Marais, et voulu sombre, froid et humide. Presque tous mes prédécesseurs ont oeuvré pour acquérir le Rang et la Charge dans le seul but de pouvoir enfin accomplir le Rituel, pour la seule satisfaction de leurs plus bas instincts, sous couvert de la plus haute respectabilité. Le Rituel, au fil du temps et des compromissions, s'est ainsi trouvé à la fois dévoyé et édulcoré.

Moi-même, je n'ai pas été épargné par la tentation de céder à cette tradition honteuse : hier encore, je rêvais de la brune adolescente aux seins menus mais insolents que j'avais prévu de convoquer. Mais, au tout dernier moment, je me suis repris, et c'est votre nom que j'ai prononcé. Avec vous, le Rituel va retrouver son sens, quel qu'il soit, quel qu'il ait pu être. Elle, je n'aurais pu que l'étendre sur l'autel, lui voler ses quatorze ans, et probablement la tuer, puisque la règle du Rituel ne s'y oppose pas. Vous, je veillerai à vous extorquer implorations et supplications, mais vous ressortirez d'ici bien vivante, et sublimée aux yeux de ceux qui savent que le Rituel est un hymne.

Je vous regarde remonter lentement la longue nef de pierre noire pour venir à moi, nue. Je vous regarde avancer, nue, entre les piliers de nuit avec lesquels contraste la pâleur presque phosphorescente de votre peau, tout comme contrastent les courbes de votre corps avec la rigueur géométrique du lieu. Sans contraste, pas de poésie. Sans contraste, pas de force. Vous êtes à présent suffisamment près pour que nos regards puissent se croiser. Nos regards qui se disent l'un à l'autre que vous et moi savons que nous ne savons pas. Nous ne savons pas la véritable raison d'être du Rituel, perdue dans la nuit des temps. Pourtant, il faut bien que cette raison ait existé, dans un passé (ou un futur ?) indéfini, et qu'elle ait été puissante, pour que le Rituel garde intacte sa vigueur, et que vous, surtout vous, acceptiez de vous y livrer. Vous et moi, donc, ne savons pas, et nous le savons. Cette ignorance est vertu : le Rituel devient fin en soi, vous épargnant le déshonneur et m'épargnant l'ignominie.

Vous êtes arrivée devant l'autel, nue, faut-il le répéter ? (oui, il le faut) Vous savez que vous devez vous y étendre, nue (faut-il le répéter ?), jambes pendantes de part et d'autre du bloc de pierre glaciale. La suite est mienne : je sens les brumes des Marais monter et envahir mon cerveau. Le Rituel peut commencer...

jeudi, 08 juin 2006

Premiere Incantation du Rituel

The Storm Makers Song

While the Soul Master is getting swamped
And muddied by a dirty tramp

The Third Visitor is making storms with me
And his storms are big but not scary
They just fill me with electricity
And throw lightenings through my body

What is the meaning of such energy
Am I just going to go crazy
And taking the Third Visitor with me
Deep deep down in the empty
While the Soul Master is getting swamped
And muddied by a dirty tramp


While the Soul Master is getting swamped
And muddied by a dirty tramp

My soul floats out in the free
And my conscience eludes me
My tears forbid me to see
And my heart in rags will be

What will the meaning of true love be
When the storm makers fly and plea
And ride the wind high from the tree
Until our souls in peace are ready
While the Soul Master is getting swamped
And muddied by a dirty tramp