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dimanche, 20 août 2006

Les brumes des Marais...

Toujours là, nus, indécents, ruisselants, frissonnants, luisants de désir, scintillants des diamants de pluie qui font miroiter les rayons de lune, assis cote à cote sur la pierre glaciale de l'autel, fusionnés dans le rire comme purifiés par l'Eau, notre répit est de courte durée...

Nous qui étions si merveilleusement proches après avoir vaincu ensemble cette première épreuve, liquéfiés, unifiés par les sanglots de l'orage sur l'étroit autel de pierre sombre et froid, nous dont les épidermes vibrants se frôlaient au point que nous pouvions sentir l'électricité bondir spontanément entre nos deux corps, nous qui épousions encore les notes délicates, pures et cristallines du rire des enfants innocents, nous voila de nouveau saisis , happés par les brumes des Marais. Elles brisent net l'enchantement et nous déchirent l'un de l'autre dans un fracas assourdissant de hurlements de bêtes agonisantes. Aveuglée par les larmes, le cerveau violé par l'ignominie de la douleur, l'écho de mon regard contemple les volutes grises vous soustraire à notre  utopie, cette chimère de ce fantasme insensé de la Première Clé, et ma souffrance déjà indicible s'intensifie encore de la vôtre...La déformation de votre visage qui s'évanoui dans le néant des brumes confirme notre communion dans la détresse incommensurable...

 

medium_Ryan_brumes.6.jpg
Ma peau finit de se décomposer dans l'Air. Je ne peux plus rien percevoir de vous, ni vous sentir, ni vous voir, ni entendre vos cris. Je ne m'entends plus mugir non plus, ni ne me vois, ni ne me sens, je ne peux plus rien percevoir de moi. Je flotte, en dehors du temps sans durée qu'est le temps ici, en dehors de l'espace, en dehors de la vie, dans un vide absolu, une totale oblitération des sens et de la conscience. Les brumes sont en moi, elles sont moi et je suis elles. Je me dissous dans leur moiteur nauséabonde envahissant l'intégralité de l'écrin du Rituel. Je me dilue dans le brouillard lourd à peine effleuré par la lumière irréelle de la lune. Le susurrement de la Seconde Incantation jaillit alors comme une vapeur sous pression et dans un souffle frigorifiant me dissémine un peu plus aux quatre vents.
podcast

Est-ce la Mort?

 

Mon essence est annihilée par sa dispersion dans l'atmosphère fétide.


D'après les écritures, je devais pourtant survivre...

L'abandon à la Mort serait-elle la Quatrième des Conditions obscures dont parlent vos grimoires?
Peut-être les brumes folles et sages vous réservent-elles le même funeste sort malgré votre Rang et votre Charge...

Peut-être vos particules sont-elles aussi désagrégées dans les bouffées de brumes immondes...

Peut-être, juste là...

 

 

Commentaires

...n'avez-vous pas vu cette main qui se tend et tatonne, fouillant cette brume comme pour la refuser et ce cri, dérisoire et ultime passerelle, refus au néant gourmand que tissent les brumes...

Écrit par : daniel | lundi, 21 août 2006

...peut-etre daniel...juste la...le murmure de cet atome fluorescent qui repousse la grisaille indefinie...est-ce vous, ce qu'il reste de votre conscience de nous?

Écrit par : Aude | lundi, 21 août 2006

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